Un Archipel haut en couleurs (2/2)
- Kerblaisy team
- 25 nov. 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 déc. 2019
Madère est située à une cinquantaine de kilomètre au sud-ouest de Porto Santo.

L'Ile aux Fleurs
La navigation entre les deux îles est assez tranquille, la houle ayant enfin décidé de pousser le bateau par derrière et non plus en travers ! L’arrivée au coucher du soleil est magique : les couleurs sont flamboyantes et épousent à la perfection les formes des montagnes de Madère.
Mouillage à flanc de falaise
Nous décidons de poser l’ancre sur la pointe la plus à l’est, dans la baie de la Ponta de Sao Lourenco. C’est la partie la plus aride de l’île et le paysage paraît similaire à celui de Porto Santo. Nous sommes seuls au mouillage, mais au loin un autre voilier semble rallier la baie.
Le mouillage s’avère rouleur, et nous dormons peu, ballotés au rythme de la houle qui rentre sur l’île. Au petit jour, nous chaussons nos baskets pour aller longer la falaise de la Ponta de Sao Lourenco, qui nous promet une vue plongeante sur notre joli mouillage.
Le débarquement en annexe est un peu sportif, car la baie est en fait une plage de galets et le petit shorebreak au bord demande une stratégie d’abordage !
La balade est bien fréquentée par les touristes, mais elle vaut le détour. La vue plongeante sur la baie est sublime. Le point de vue permet également de se rendre compte du contraste qu’il existe entre cette pointe sèche et le reste de l’île, verdoyant. Au dessus de nous, le trafic aérien est assez dense et laisse deviner une fréquentation de masse de l’île, qui nous inquiète un peu.
Sur la descente, nous croisons l’équipage breton de Jovial Tiberon, qui en fait était parti un peu avant nous du port de Porto Santo, et que nous retrouverons à Funchal ensuite.

Le reste de la matinée sera consacré à profiter des eaux claires pour nager.
Nous prenons la route pour Funchal et profiter de l’île plus facilement. Un énorme banc de dauphins nous accompagne joyeusement pendant de longues minutes, jouant avec l’étrave du bateau. Rémi, qui a mis ses lignes de pêche en place, est inquiet, mais les cétacés semblent ignorer les hameçons.
Funchal
Le port de Funchal est en fait minuscule et ne comprend que … 6 places visiteurs, sur un quai en ciment et à couple. Nous sommes le plus petit bateau des 5 déjà en place et nous retrouvons à couple d’un 52 pieds (Kerblaisy en fait 38) occupé par une dizaine de russes.
Funchal est une ville qui grouille, avec une offre touristique assez dense, qui nous agresse un peu. Néanmoins le centre ville n’en reste pas moins sympathique, avec un large choix de restaurant pour déguster le fameux sabre noir et de bars pour trinquer avec une Poncha.

Ce qui nous a le plus surpris est sans doute le dénivelé des rues de Funchal. La Baldin Street en Nouvelle Zélande n’a qu’a bien se tenir : nous avions plutôt l’impression de faire des ascensions que des balades et nos mollets s’en souviennent encore !
Ce séjour fut aussi consacré à finir la jobliste de bricoles que nous avions gardée pour le long cours. Entre autre, notre bimini bon marché, installé avec brio grâce à la créativité bricoleuse de Rémi et notre filet à banane sous le panneau solaire.
Ca y est, Kerblaisy commence vraiment à avoir une dégaine de bateau voyageur !!
J'ai également profité de cette escale pour tester une nouvelle sorte de yoga à Funchal (article ici).
Vertiges sur le toit de Madère
Une randonnée fabuleuse jusqu'au sommet culminant de Madère (si les nuages ne nous avaient pas rattrapés en cours de route et bouché la vue à l'arrivée) !!
Les premiers kilomètres furent cependant à couper le souffle -dans les deux sens du terme!- et je crois bien que j'ai découvert l'ivresse des montagnes.. La tête qui tourne de cette profondeur incroyable et les papillons dans le ventre de poser le regard sur ces espaces majestueux.
Pendant quasiment toute la durée de la randonnée, nous longeons les crêtes à flanc de falaise sur chemin de pierre étroit, où il est difficile de doubler quelqu'un. Nous alternons ascension d'escalier (ou escalade?) et traversées de grottes interminables, happés par la curiosité de ce qui se trouve au bout du tunnel.
Le retour, sous la bruine fine des nuages, nous paraît un peu longuet et Rémi commence à regretter d'avoir accepté la négociation de la rando..
A notre arrivée, plus personne sur le parking, débordant à notre arrivée : nous apprendrons plus tard qu'en fait, pour éviter la "tombée" des nuages dans la vallée, il faut se lever tôt...
Départ : Pico de Ariero, 1818m / Arrivée Pico de Ruivo,1862m
Nombre de km : 13
Dénivelé : environ 1000m+
Jurons de Rémi : un tous les 1/4 d'heure


Échappée en Jungle verte
J'arrive tout de même à persuader Rémi de me suivre pour la deuxième rando consécutive (un travail de longue haleine!!) le long de la Caldeirao Verde (Cirque Vert) suivie de la Caldeirao do Inferno. Nous nous plongeons alors pour quelques heures dans un magnifique voyage à l'ambiance sous-tropicale, au coeur d'une forêt primaire et ancestrale de près de 15 000 hectares classée au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO.
Cette fois-ci, nous chaussons les baskets pour 19 km de marche, affutés d'une petite veste étanche pour passer sous les cascades. Cette randonnée promet la découverte des fameux levadas, dégageant une humidité à l'origine de la végétation dense et luxuriante de l'île. Madère cumule en effet près de 2150 km de levadas, canaux d'irrigation qui furent créés à l'origine pour acheminer l'eau du versant nord ouest au versant sud-est de l'île (plus propice à l'agriculture et à l'habitat). Nous sommes subjugués par la construction de certains canaux, littéralement à flanc de falaise, construits dès le XVIème par des esclaves et des forçats.
Une belle échappée où l'on reprend contact avec les énergies de l'eau et de la nature. Une fois encore, nous traversons, à la frontale ( et le casque aurait été de mise!) de nombreuses et longues grottes, toujours aménagées d'un levada comme fil d'Ariane. Les cascades arrivent de nulle part et dynamisent le pas de marche à certains endroits, pour échapper à la douche.
Le cirque de l'enfer se mérite, et c'est les jambes lourdes, boueuses et heureuses, que nous franchirons nos derniers kilomètres.
Départ : Parc de Queimadas (boucle)
Nombre de km : 19
Dénivelé : Insignifiant pour la Caldeirao Verde puis environ 100M sur la Caldeirao do Inferno
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