Tout vient à point à qui sait attendre (paraît-il..)

Kerblaisy team
5 nov. 2019
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 nov. 2019

Si la navigation de Peniche à Cascais est loin d'avoir été la plus difficile en terme de conditions de mer, en revanche, elle a été un petit challenge moral.

Conflit salé

Le départ du port se fait sous un soleil radieux. Un vent offshore qui fait gonfler les voile par l'arrière, c'est un temps parfait. Oui, mais parfait pour quoi ? Nous remettons les voiles vers la prochaine destination, et pourtant, une journée de plus à profiter du surf et de la bourgade n'aurait pas été de refus pour moi..

Je me retourne à regret vers la côte où l'on voit la jolie houle venir terminer sa balade sur le sable doré. Encore une journée de bateau.. Si les conditions sont plus clémentes (du vrai portant - vent venant par derrière- pour la première fois du voyage), la forte houle arrivant de travers fait rouler le bateau de droite à gauche, et rend la navigation une fois encore moyennement agréable. Mon estomac ronchonne toujours un peu, mais c'est mieux que le dernier convoyage.

Les doutes se bousculent dans ma tête, et se répercutent aussi sur l'ambiance à bord et dans l'esprit de Rémi, qui vit mieux que moi la vie à bord. Est-ce que je suis vraiment faite pour ça? Est-ce que ça vaut le coup de continuer ? J'ai du mal à trouver du plaisir en mer pour l'instant, et je n'ai qu'une hâte lorsqu'on lève l'ancre, c'est de remettre un pied à terre..

Il paraît que l'on mange notre pain noir, nous arrivons tard dans la saison, et les conditions serons plus douces au fur et à mesure..

Il paraît que le bateau, c'est 75% d'emmerdes et 25% de plaisir .. et qu'on y retourne à chaque fois pour ce quart restant.

Il paraît aussi que la mer nous apprend à savoir prendre sur soi mais aussi à lâcher prise.

Alors je décide d'essayer de larguer les amarres dans ma tête aussi, et de tenter d'aller voguer un peu plus loin.

Mouillage paisible à Cascais

Nous mouillons Kerblaisy pour la première fois depuis le début du voyage, et une sensation de liberté nous envahit. Le port, c'est commode, mais avoir la possibilité de poser l'ancre où l'on veut et loin de tout et de tous apporte aussi un certain plaisir !

Ce matin, après une petite session de yoga, c'est le premier petit déjeuner en terrasse, au soleil et vue sur mer. La baie est calme, malgré le bruit des voiture en arrière son. Un bémol : la fameuse enseigne AUCHAN venue se nicher entre les toits dénature un peu la vue et nous rappelle au monde de la consommation.

Après avoir gonflé, pour la première fois depuis le départ, notre annexe, je saute dans ma combi pour aller nager. Rémi, qui ira coacher un championnat à Cadiz en Espagne en fin de semaine, en profite pour bosser un peu.

Nous sommes parés pour aller déambuler dans la fameuse bourgade portugaise, qui est en fait une ville très bourgeoise et touristique, en témoigne le prix d'un café americano défiant la concurrence aux cafés parisiens (2€60!!).

Nous y retrouverons pour quelques jours Baptiste, descendu en stop de Nantes, qui sera l'un de nos équipiers pour la transat.

Fin de journée, premier bain pour le matos de planche à voile, dans un vent light, mais une jolie lumière. Ce sera la première session de la série des jours à venir.

En vélo à Guincho !

Journée sportive avec un petit footing d'échauffement sur la côte de bon matin pour ensuite aller détendre un peu nos selles de vélo, direction le fameux spot de windsurf de Guincho !

La route est fréquentée mais nous permet de découvrir la côte sauvage à flan de falaise. Quelques surfeurs expérimentés s'amusent à trouver des bouts de vague à surfer.

A notre plus grand bonheur, sur la route du retour, le vent commence à rentrer et nous prédit une belle session de planche en fin de journée.

Une escale fort sympathique (qui remettra un peu de soleil dans nos voiles et dans nos coeurs, et qui permettra par la même occasion de sécher le bateau..

Finalement, tout vient à point à qui sait attendre.. paraît-il ;)