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  • Photo du rédacteurKerblaisy team

Retrouvailles avec la liberté

Dernière mise à jour : 29 mai 2020

A quelques jours du départ pour la transat retour, petite mise à jour de nos dernières aventures !


Confinement, suite et fin

Après un mois passé autour de la presqu’île de la Caravelle, l’étrave de Kerblaisy nous emmène baie du Robert, sur un joli mouillage situé devant « l’Ilet Madame ». Un petit bout de terre de 200m de long, bordé de carbets (petit abri de bois typique des cultures amérindiennes), entouré d’une barrière de corail et se laissant aborder par un ponton accueillant.

Nous sommes toujours suivis de nos copains sur Tooba, en équipe réduite car deux d’entre eux sont partis renforcer les troupes à l’hôpital de Fort de France. Nous reformons une nouvelle petite communauté avec les quelques bateaux déjà présents et 3 autres bateaux copains qui nous rejoindront un peu plus tard.


Cet espace isolé et sans fréquentation (lié aux interdictions) nous permet de continuer notre confinement tout en ayant la liberté d’aller un peu à terre se dégourdir les jambes et imaginer de nouvelles activités. Nous ne résisterons pas à l’appel de la slackline au dessus de l’eau (et des oursins !), sur le ponton en L.

Les création noix de coco vont toujours bon train, avec des innovation maracasses et tasse a thé. Des cultures sauvages de thym pays et de cactus qui poussent sur l’île trouveront à parfaitement leur place dans nos nouvelles jardinières « boat-made » en bambou flotté… Quelques sessions très matinales de planche à voile trouvent aussi acquéreurs dans nos activités de nomades flottants.


Quotidiennement, voir deux fois par jour, nous avons la visite de l’hélicoptère de la gendarmerie, de l’armée, parfois d’un drone et de patrouilles de gendarmerie et de police municipale. Les moyens mis pour contrôler les quelques plaisanciers suscitent incompréhension et agacement, notamment quand il est clair qu’à Fort de France, les bouchons sont à nouveau de mise et les magasins ont ré-ouverts…


Vol d’annexe à l’étalage

Un coucher de soleil partagé autour d’une bière sur le ponton avec Tooba qui aurait pu nous couter cher !

La méfiance n’est évidemment pas de mise dans un contexte pareil, avec si faible fréquentation du spot, lorsque nous avons vu roder autour de notre annexe des pécheurs à l’oursin venus en kayak en fin de journée.


A la nuit tombée, notre belle annexe n’est pourtant plus sur la petite plage où nous avions débarqué… A la rame, à 7 entassés dans la petite annexe de Tooba, les constellations semblent alignées pour nous porter chance : la présence d’esprit de penser au seul endroit où ils ont pu débarquer sur la pointe à proximité de l’Ilet, le contact téléphonique du seul habitant de cette pointe et un prêt d’annexe à moteur prêtée par le voisin permettant aux garçons de rejoindre la côte la rage au ventre.

Une tache blanche au loin envoie une lueur d’espoir… C’est bel et bien notre annexe. Avec ou sans moteur ? La plage est noire, un éclat de lampe frontale s’agite au loin. Peu fiers, nos 4 sauveurs débarquent et découvrent l’annexe, intacte.

Une voix s’élève, c’est Bruno, le mécano contacté quelques minutes plus tôt qui descend ! Il a réussi à arrêter les trois voleurs en pleine action, qui ont détalé sans demander leur reste… laissant même masques et tubas au fond de l’annexe dans la précipitation.


Nous avons eu de la chance et en même temps, une bonne leçon : on n’est jamais trop méfiant. Une aventure qui finit bien, célébrée à la hauteur sur Tooba, bien tard dans la nuit !


Découverte de la côte sous le vent

Dans une anticipation joyeuse du déconfinement, nous nous décidons à rallier la côte sous le vent (à l’ouest) le 10 mai. Cette navigation est aussi l’opportunité de tirer un bord d’au revoir avec nos copains sur Tooba, qui ont décidés de transater plus tôt que nous. L’émotion de les voir partir nous prend au ventre et nous projette dans la visualisation prochaine de notre propre départ.

Le départ des copains
Le départ des copains

Notre coéquipier de transat retour, Bertrand,– un breton rencontré à Madère 6 mois plus tôt, nous accompagne sur cette belle navigation par le nord de la Martinique. L’occasion de relancer les lignes de pêche et de manger notre premier barracuda. Toutes les allures et forces de vent sont de sortie, permettant de tester un peu la garde-robe de Kerblaisy. Les paysages du nord-ouest sont majestueux, les montagnes ensevelies sous la jungle antillaise nous dévoilent un tout autre visage de la Martinique.

Nous posons l’ancre à St Pierre à la nuit tombée, après un coucher de soleil flamboyant. St Pierre est l’ancienne capitale de la Martinique. Elle a été détruite à plusieurs reprises par des réveils volcaniques de la montagne Pelée. La plus ravageuse en 1902, a laissé une ville morte derrière elle, à l’exception d’un prisonnier survivant grâce à la protection de son cachot. De nombreux vestiges des restes de la ville restent visibles et témoignent de la catastrophe.

Nous retrouvons le bruit de la vie urbaine, avec une vue fabuleuse : le mouillage est face à la ville et à la montagne Pelée. Les habitants de St Pierre (et de manière générale de la région nord-Martinique) nous surprennent et nous réjouissent de leur accueil et de leur facilité à échanger.


Quelques kilomètres de randonnées, ponctuées de baignades dans la fraicheur des rivières rythment nos journées, agrémentées par du glanage de fruits par kilos. C’est la saison des mangues, elles tapissent les sols et se laissent ramasser par dizaines le long des chemins. Nous découvrons et dégustons nombre de fruits locaux : tamarin, abricot-pays, pomme d’eau, corossol, fruits à pins…Et goyave, papaye, caramboles, ananas, pamplemousse, bananes figues viennent aussi régulièrement agrémenter nos salades de fruits matinales. Cette région est un vrai havre d’abondance.


Bertrand, qui a passé son confinement dans une culture de tomate hors sol et sans chlore des cônes (l’insecticide local, aspergé sur les bananes jusqu’au début des années 80, ayant détruit et pollué quasiment l’ensemble des sols : les cultures actuelles payent encore le prix de cette pollution. Le Chlore des cones a même été jusqu’à pollué les littoraux et aujourd’hui, il est fortement déconseillé de manger les crustacés de certaines côtes ) nous permet de bénéficier des tomates invendues et nous a ramené des dizaines de kilos de tomates, que nous avons cuisiné sous toutes ses formes et même mis en boite pour la transat !


Nous avons aussi la chance de rencontrer des amis des Bertrand, vivant au Carbet dans une communauté près d’une rivière et cultivant le partage et l’échange comme valeurs locale.


Une belle surprise de l’étape sera aussi les retrouvailles avec Léo et Tony, deux de nos anciens colocs de la « Kerblaisy » qui se sont installés sur l’île il y a quelques années. Léo est une afficionado des arts du spectacle : elle nous initie au tissu aérien et aux bolas de feu !


Destination Guadeloupe

Le cœur un peu mélancolique, nous avons quitté la baie de St Pierre jeudi matin -après un faux départ mercredi suite à l’annoncée de la première « ondée tropicale » de la saison (forte pluie et risque d’orages) -. Une page se tourne, et la route vers le départ en transat retour approche à grand pas !

Le bateau est presque prêt et mérite encore quelques vérifications et ajustement. Nous avons également profité d’avoir un prêt de voiture en Martinique pour faire une grosse partie de notre approvisionnement à Fort-de-France (et en rhum dans les rhumeries locales !!)


Une centaine de miles nous séparent de Marie Galante. Nous devons prendre un peu large sur les côtes de la Dominique. Plusieurs plaisanciers ont été accueillis de manière assez peu courtoise par les autorités locales – des mesures liées au COVID – pour avoir franchis la limite des eaux territoriales..


 

Nos bonnes adresses de la côte ouest


> Ziouka, le glacier du Carbet : glaces aux parfums locaux – de belles découvertes gustatives

> L’atelier des fruités : Mahault récupère les fruits et légumes pays invendus pour en faire des fruits séchés et des chips dans une démarche éco-responsable

> Sable & Cendre : pour du shopping ou un cours de poterie à St Pierre

> Praticienne en médecine traditionnelle chinoise : Betty Garçault – 06 96 61 24 93

> Le marché de St Pierre : des prix attractifs et des produits frais locaux

 

Les randonnées


> Prêcheur – Grand Rivière – entre 5 et 6h, 15 km : descentes et montées de mornes en immersion dans la jungle – Prévoir un retour avec un pécheur

> Cascade Trois bras - 2h A/R : remontée du lit de la rivière, passages très glissants et sportifs (escalade)

> Cascade Anse Couleuvre - 1h30 A/R : belle promenade du dimanche avec cascade à mi-chemin pour le pique nique

> Canal des Esclaves – 2h A/R : Balade le long d’un canal construit au XVIIème siècle pour irriguer la plaine en amenant de l’eau de la forêt vers la côte Caraïbes. Bassins pour la baignade au bout du canal – Boucle possible par fond St Denis et une arrivée à StPierre

> Morne Jacob – 3h pour la boucle, environ 10km : une très belle vue en haut sur les Pytons et la Pelée

Rivière du Lorrain par la route des Jésuites – 1h30 A/R ( Ca grimpe sec !) Une belle escale pour le pique nique sur la boucle de Morne Jacob !

> Les cascades de Didier – 2h A/R : un courte randonnée mais avec une très belle 2ème cascade à la clef ( la première est moins impressionante)

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