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  • Photo du rédacteurKerblaisy team

Retour en terre connue


Les jours et les mois ont passé, les mots ont glissés dans ma tête, mais mes doigts n’ont pas trouvé le temps d’effleurer le clavier pour les immortaliser. Ce temps, si précieux, que je ne n’ai plutôt pas pris que pas trouvé, ou perdu, je ne sais plus bien.

Car avec le recul et l’atterrissage, l’excitation, puis la nostalgie du retour, on s’est bien rendu compte d’une chose. Pendant cette année de voyage, notre plus bel enseignement, ce fut d’apprendre à apprivoiser le temps. A chaque début de grande traversée, les premières 48h, ma plus belle angoisse était celle de l’ennui. Qu’allais-je faire à huis clos, sur ma coquille de noix, pendant 15, 20 jours ... ? Et passé l’acceptation juste d’apprendre à être et non à faire pour être, à attendre qu'il se passe absolument "quelque chose", je crois que le rapport au temps évolue...

Alors, c'était comment ?

La question fatidique de : « Alors c’était comment ? », nous l’avons redoutée. Que répondre en 3 mots pour résumer cette expérience si riche et si unique, qui nous a transformé, a ouvert des portes, créé des ponts ? Mais finalement, c’était un bon exercice. Que retenir, outre les souvenirs, les sensations, les rencontres, les couleurs et les odeurs de cette expérience, en 3 mots ? La notion de « prendre le temps » …

Un ami m’avait dit avant que nous partions, qu’en bateau, toutes les activités du quotidien avaient une valeur différente et que tout prenait plus de temps. Après avoir mis en cause son efficacité à faire les courses ( ;) ), nous avons expérimenté et je dois avouer qu’il avait raison. Faire un plein de course sur un bateau au mouillage prend la demi-journée !!! Mais prendre le temps de faire les choses, c’est ce qui me manque le plus aujourd’hui. J’ai replongé presque immédiatement et sans transition dans un tourbillon d’activité, remettant chaque fois et avec culpabilité les choses au lendemain.

Bref, j’avais envie de résumer en quelques mots cette dernière traversée, que nous avons partagé tous les deux avec Rémi. Nous sommes fiers d’avoir été au bout de notre projet et d’avoir relevé ce petit challenge de faire une grande étape en duo. Une belle synergie de couple nous a porté jusqu’à bon port après 11 jours de mer


Dernière navigation : de Sao Miguel aux Glénans

Une navigation qui a débuté par quelques très beaux bord de portants, assortis des levers de lune les plus incroyables du voyage. Peu d’animaux marins nous ont accompagnés pour cette dernière étape, et la pêche s’est révélée infructueuse ! Mais nous n’étions pas si seuls, car nous avons été accompagnés de nos amis An Amouig et Lolita, partis en quasiment en même temps que nous et avec qui nous avons communiqué par mail pendant toute la traversée.


Pas de casse, mais une traversée du golfe épique qui nous a fait passer un péage salé,au milieu d'une horde de cargos. Une mer hachée et un vent assez soutenus nous ont cueillis aux abords du plateau continental, pendant près de 48h. Kerblaisy réagissait par des bruits sourds et pénétrants, inconnus au bataillon jusqu’à présent. Sans doute une des plus dures expériences de mer que nous ayons vécue pendant le voyage, accentuée par la fatigue des quarts partagés en deux.


Un sas de transition sur l’archipel magique des Glénans nous a préparé à un beau retour en fanfare et un week end endiablé avec les copains sur Groix, avec la participation inédite de nos amis Tooba, débarquant de Concarneau avec le bateau à 3h du matin.



Nouvelles aventures

Kerblaisy a été vendu il y a deux semaines, il est reparti pour vivre de nouvelles aventures avec Claude, un planchiste bientôt retraité qui va partir autour de l’Atlantique en 2022.

On a versé notre petite larme, on a re-visionné nos petits montages, nos souvenirs.

Pour finir cet ultime article, j’avais envie d’écrire une petite ode à la vie sur Kerblaisy, car il a fait partie de notre vie pendant 1 an et demi. Et maintenant, je sais, qu’un bateau, ça a aussi une âme !


Vivement le prochain voyage ...

 

Parce la vie sur Kerblaisy, c’était..

Les empilements de tupperware dans le frigo

Les toilettes qui fuient

La restriction d’eau pour se laver

Les réveils en plein nuit pour vérifier l’ancre

Les fringues qui puent l’humidité

Les salutations au soleil déséquilibrées

Les enguelades sur des manœuvres ratées

Le bricolage, encore et toujours

Les sacrifices de chaussettes, short et serviettes à Poséidon

Le pompage du pied gauche pour faire la vaisselle

Le mal de mer

Les 10 jours R/V de caleçon de Rémi

Le tétris permanent pour ranger toutes nos affaires

Les tensions de la promiscuité

Les arrivées stressantes de nuit au mouillage blindé


Mais c’était aussi..

La terrasse 360 vue mer

Les sauts dans l’eau au réveil

Le roulis rassurant du bateau

Les concours de plongée pour aller vérifier l’ancre

Le plancton phosphorescent dans la chasse d’eau

Les commérages de mouillage

Les aventures de notre annexe

Les soirées crêpes à 10 dans le cockpit

Le stockage des kilos de mangues glanées

Le gréage des planches à voile sur la plateforme arrière

Les levers de soleil sur l’eau

Les tortues qui passent sous le bateau

L’excitation de la terre qui apparaît

Le crépitement des crevettes claquantes sur la coque

Le bruit de la Grand Voile qu’on hisse

La joie unique d’être libre

Pour tout ça, Kerblaisy, Merci !




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