top of page
  • Photo du rédacteurKerblaisy team

Dernière escale avant le grand saut - Cap Vert 2/2

Nous retrouvons la vie urbaine après l’île déserte. Il fait nuit à notre arrivée. La transition est un peu violente, il doit y avoir entre 60 et 70 bateaux au mouillage, le grouillement et les bruits de la ville nous épuisent les oreilles. Au petit matin, Mindelo dégage un peu plus de charme sous le soleil. Nous y poserons notre coquille de noix pour 2 semaines, le temps de faire une étape à Santo Antao, fêter Nouvel An et préparer la transat.


Santo Antao, la vallée verte

Le ferry nous embarque sous les leurs pâles de l’aube : il est 6h et nous partons pour 3 jours à Santo Antao. L’île est réputée pour ses nombreux kilomètres de randonnées et j’ai réussi à trouver un compromis avec Rémi pour le convaincre.


Trois aluguers plus tard, nous voici arrivés à Ponta do Sal, une petite ville de bord de mer dont l’activité principale semble être la pêche. Elle est fréquentée car c’est également le point de départ d’une belle randonnée le long de la côte et des falaises, qui traverse de jolis villages bordés de champs en terrasse. Cette randonnée sera mon activité de l’après-midi, tandis que Rémi optera pour une sieste, de la lecture et un café gourmand. Le soir, le retour au port des pêcheurs est un véritable spectacle : ça négocie, ça crie, ça remonte les barques et ça pèse le poisson dans tous les sens !

La bonne adresse pour manger de l’étape : Caleta


« Do you have bananas ? »

Le lendemain, nous sommes parés pour remonter la vallée do Paul, qui traverse de nombreux villages et serpente entre les cultures de bananes, de papaye et de canne à sucre. Nous déchantons néanmoins rapidement : nous qui sommes des afficionados de banane, impossible de trouver une seule banane mure à vendre dans les tiendas malgré de nombreuses tentatives. Nous n’en avons pas mangé une seule depuis notre arrivée au Cap Vert.

C’est en revanche un vrai régal de traverser ces villages pleins de vie et de découvrir cette vallée couleur émeraude. Nous croisons l’équipage de Toba qui nous pistonne deux ou trois bonnes adresses, pour l’étape du soir. Grâce à eux, nous dormirons chez l’habitant pour une bouchée de pain. C’est là-haut que nous dégusterons notre meilleur Catchupa, le plat traditionnel bon marché composé d’haricots de toutes les couleurs, de mais, d’oignons, macérés plusieurs heures et accompagné d’un œuf, de poisson ou de chorizo.



Le déjeuner à peine engloutis, nous avons encore une belle étape devant nous, puisqu’il nus reste une ascension aller et retour pour aller jusqu’au cratère. La balade vaut le détour, c’est raide et ça pique un peu, mais nous nous arrangeons des pauses pour déguster des goyaves sauvages et sucer des bâtons de canne à sucre. La vue d’en haut est vertigineuse et la descente est accompagnée du rythme des jumbés qui résonnent dans toute la vallée.

Chaque découverte dans ce pays est riche de rencontres et d’échanges, au détour d’un chemin, lors de l’achat d’un paquet de gâteaux au sirop de canne à sucre ou d’une baignade, dans un aluguer…

Nous rentrons à Mindelo avec le plaisir de retrouver notre bateau, avec les projets de préparatifs de nouvel an et de la transat.


Un Nouvel an sur les pontons

A l’occasion des festivités, nous quittons le mouillage pour retrouver la terre plus ou moins ferme des pontons. C’est un vrai luxe de pouvoir quitter le bateau quand on veut et de retrouver un peu d’indépendance, car au mouillage, chaque départ est une organisation et en groupe, tout prend plus de temps. Nous y retrouvons Flyer 2, Weoflaif, Jarlot et Toba, les bateaux copains rencontrés au Cap Vert. L’ambiance des pontons est familiale et les bons tuyaux bricolage ou avitaillement vont bon train. Chacun emprunte des outils ou des conseils à l’autre, échange, compare et aide dans tous les sens.

Luann, notre 2ème équipière bretonne nous rejoint le 31. Elle embarque avec nous pour la transat et continue ensuite son voyage entre les Antilles et l’Amérique du Sud.

Nouvel an se prépare activement, nous organisons un grand apéro dinatoire sur les pontons. Chaque spécialité « bateau » se retrouve sur la table en palette improvisée, accompagné de bière et de « grog » le rhum local. A 00h, le fameux feu d’artifice de Mindelo commence à pétarder, escorté par les sirènes de la vedette de la police. Nos bateaux se retrouveront couverts de cendres ! La musique bat son plein dans le centre ville, une immense scène surplombe la grande avenue de Mindelo, et toutes les générations s’y retrouvent, en costume ou en tongues.


Le lendemain matin, le ciel et le soleil semblent avoir pris congés pour fêter le jour de l’An. Le ciel est couvert et on ne voit pas le fond de la baie, recouvert d’une purée de pois. C’est en fait courant ici, paraît-il que c’est le sable du Sahara qui remonte à cause de vents forts. Effectivement, cela dure plusieurs jours et tout ce qui se trouve sur le bateau est couvert d’une poussière couleur sable.


Préparation de la transat

La dernière étape, et pas des moindres, de cette longue escale sera la préparation du bateau pour la traversée de l’Atlantique.

Au programme, avitaillement de sec dans un premier temps, puis de frais la veille du départ. Nous calculons le nombre de repas et de kilos nécessaires d’ingrédients pour assurer 20 jours en mer, avec un stock « avarie » en cas de démâtage par exemple, ce qui rallongerait forcément la durée de la traversée.

Notre approvisionnement en eau se fait en partie au ponton (ici l’eau est rare et donc payante). Dans notre tentative de limiter le plastique, nous trouvons un magasin qui accepte de remplir nos bidons de 5 et 8L avec de l’eau de source des montagnes filtrées, que nous consommerons pour boire. Nous n’aurons malheureusement pas le choix que d’en acheter quelques uns pour compléter le stock.


Rémi et Baptiste s’occupent de faire le check du gréement en montant au mat et de finir les derniers bricolages et optimisations sur Kerblaisy.

D’un point de vue administratif, je m’occupe de faire notre déclaration de départ en transat auprès du Cross Gris-Nez, qui s’occupe des secours en mer, ainsi qu’auprès du CCMM, le centre médical de Toulouse qui gère les urgences médicales par téléphone en mer.


Notre forfait téléphone satellite est enfin actif, et ce pour un mois. Nous pourrons grâce à lui la possibilité de recevoir et d’émettre des messages et éventuellement de passer des appels en cas de nécessité.

Toujours d’un point de vue sécurité, nous avons bien au chaud un « Grabbag », un sac dans lequel nous mettons passeport, papiers du bateau, quelques douceurs pour le moral, crème solaire, jeu de carte, lampe torche et batterie externe. En cas d’abandon du bateau, c’est le sac que nous embarquerons avec nous sur le radeau de survie (qui contient des rations alimentaires, d’eau et le matériel de détresse).


Côté loisirs, nous sommes parés en livres, jeu de carte, musique, podcasts, fils à bracelets et matériel à dessin. J’ai également mis au point quelques exercices de musculation et de yoga adaptés au cockpit du bateau pour garder la forme… Rémi a fabriqué des nouveaux leurs afin d’être équipé pour la pêche et de ne manquer aucun poisson !


Le départ est prévu pour vendredi et sera peut-être un peu sportif et houleux au début. Nous prévoyons entre 15 et 17 jours de traversée. Le moral des troupes est beau fixe, nous sommes fin prêts. Rendez-vous de l’autre côté …


109 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page