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  • Photo du rédacteurKerblaisy team

No stress in Cabo Verde 1/2

Dernière mise à jour : 2 avr. 2020

Il est difficile de mettre des mots pour illustrer notre escale dans cet archipel aux allures d’Afrique et d’Europe. Le Cap vert se vit plutôt qu’il ne se décrit. Si le temps avance ici sans pression (« tranquille ») il est pourtant passé à toute allure…

Odeurs d'Afrique

Cinq nuits et cinq jours de mer sportifs nous ont menés jusqu’à Palmeira, sur l’île de Sal.

A l’approche des côtes, l’odeur de l’Afrique nous chatouille les narines.

La terre est sèche et poussiéreuse, l’île paraît déserte. De petites barques de pécheurs remontent leurs casiers, ballotés par la houle serrée qui arrive près des côtes.

Nous avons 10h d’avance sur le routage. Une houle peu agréable nous a accompagnée les 2 premiers jours, suivi d’un vent fort : nous avons avancé sous génois seul pendant presque 3 jours avec de belles pointes de vitesse.


Nous avions peu d’attente de cette escale, mais y étions contraints pou faire notre entrée administrative sur le territoire cap-verdien et pour embarquer avec nous Baptiste n°2. La première impression n’est pas toujours la bonne.

A première vue, Palmeira est le port de commerce de l’île et n’est pas des plus accueillant. Mais, derrière la digue et les cargos, se cache un petit village de pécheurs aux couleurs « bonne humeur ». Le mouillage abrite déjà bon nombre de bateau. Je suis à la barre et Rémi à l’avant pour mouiller et chaque fois c’est le même stresse de slalomer entre les voiliers, les yeux rivés sur le sondeur. Nous posons enfin l’ancre et hissons le pavillon du Cap-Vert, suivi du pavillon jaune, obligatoire en attendant de faire nos formalités d’entrée.

A peine mouillés, une petite barque vient accoster le bateau : c’est Jay, le « couteau suisse » du village dont nous avions entendu parlé sur Navily. Il nous souhaite la bienvenue et nous donne les principaux renseignements : bureau de l’immigration, avitaillement en eau, retrait d’argent, tenue du mouillage, etc. Il nous quitte en en nous annonçant la couleur : « Et au fait les gars, ici, au Cap Vert, c’est NO STRESS !! ».


Nous retrouvons notre ami Baptiste sur le quai des pécheurs, qui débarquent du poisson frais et attisent la curiosité des touristes. Nous ne sommes d’ailleurs pas peu fiers d’annoncer à Baptiste que nous avons péché notre premier poisson en mer !


Quelle joie de fouler le sol d’un nouveau continent ! Ça y est, nous sommes en Afrique !

La facilité des échanges avec les locaux est un plaisir. Nous déambulons dans ces ruelles au sol poussiéreux, le regard écarquillé de la découverte d’une nouvelle culture et les narines écartées de ces nouvelles odeurs.

Sal sera l’occasion de nous initier au déplacement en Aluguer, ces taxis collectifs plus ou moins rapiécés qui transportent les locaux pour 100 ou 200 escudos à l’autre bout de l’île. Quelques poissons frais grillés et deux sessions de surf en boardshort dans une eau bleu turquoise complèteront cette initiation cap capverdienne. Nous ne traînerons pas à Sal car l’île présente peu d’attraits touristiques.


Adoption de la dolce vita

Une nuit en mer nous sépare de notre prochaine escale, Sao Nicolao, une île réputée pour son ambiance familiale et ses paysages plus verdoyants.

C’est une belle nuit en mer qui nous emmène à Sao Nicolao. L’air est chaud et nous avons la chance assister à un lever de soleil classé sur notre Top 3 !

La baie de la ville de Tarrafal est assez grande, mais les bateaux, pourtant peu nombreux sont très espacés. Nous en comprendrons quelques jours plus tard la raison. Ici, l’unique port est en fait un quai, qui accueille un cargo de temps à autre, et quelques gros bateaux de pêche.

Il n’y a pas (ou très peu et très aléatoirement) de jonction en ferry sur l’île, ce qui explique sa faible fréquentation touristique.


Nous rencontrons l’équipage breton de Toba et de ses 4 Astropiques, avec qui nous passerons la plupart de notre séjour cap-verdien.

La principale activité de Tarrafal est la pêche. Nombre de barques colorées sillonnent entre les voiliers au mouillage.

Le long du marché aux fruits et légumes (bien pauvres en choix et aux prix relativement élevés), les pécheurs débarquent leurs butins. Ce sont d’immenses dorades coryphènes, garoupa, thon et autres poiscailles aux nominatifs inconnus au bataillon qui sont balancés sur des bancs en céramique servant de plan de travail. Nous, pauvres pécheurs (au premier sens du terme !), y trouveront notre bonheur à plusieurs reprises.


Le village semble avoir trouvé un rythme à double niveau, entre locaux et voyageurs des mers. Les jeunes du village ont inventé un nouveau métier : gardien d’annexe. A l’accostage, ils se battent pour venir porter et négocier un maigre salaire garantissant la sécurité de notre voiture flottante.


Si cela paraît un peu « bateau » de dire que cap-verdiens sont des gens gentils et accueillants, c’est une vérité qui prend pourtant tout son sens. Chacun prendra le temps d’arrêter son activité et de nous accompagner à bon port, de nous demander comment nous allons et de nous serrer la main en baragouinant 3 mots de français avec le sourire, ou de veiller à nous faire rebrousser chemin si nous nous prenons la mauvaise piste en randonnée. Et ce sans jamais rien attendre en retour. Cette approche simple de l’autre en est déroutante.

Sao Nicolao sera une belle escale pour commencer la dolce vita, malgré un mouillage un peu « sportif ». Effectivement, le nom de la ville de Tarrafal a pris tout son sens le jour où notre annexe a fait un 180°, soulevée par des rafales à plus de 40 nœuds, noyant ainsi notre moteur et coulant notre banc. Nous n’étions pas les seuls bizuts du mouillage puisque visiblement, tout le monde ou presque y est passé. Plus de peur de de mal, une demi-journée de démontage/nettoyage/remontage pour Rémi le remettra d’aplomb.


Une randonnée à la découverte du grenier de l’île nous propose une autre ambiance. Nous traversons (et grimpons !!) des champs de canne à sucre, d’arbustes de tomate cerise sauvages et de plants de mais. Pour déjeuner, nous établissons camps dans un village complètement abandonné où les lézards font la loi, au cœur une vallée partagée entre roche volcanique et verdure sauvage. Ici, seules les chèvres répondent à notre écho.


Nous commençons à nous sentir chez nous : nous avons nos petites habitudes chez les commerçants du coin.

Au détour d’une rue, nous aurons la chance de rencontrer les jeunes du centre social de Tarrafal et Amelindo, le fondateur du centre. Ce dernier, pour ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes du coin, leur enseigne la musique, la peinture et le jardinage, en mode système D.

Nous aurons le privilège de nous voir offrir un concert privé de flute, guitare et jumbé, au rythme de musiques traditionnelles cap verdiennes. Nous sommes sous le charme ! Nous proposons alors aux jeunes de venir visiter le bateau et de tester le paddle. C’est la première fois qu’ils mettent les pieds sur un voilier et s’émerveillent de cette nouvelle découverte. Nous aurons un peu plus tard l’occasion de tester les percussions locales et de les accompagner dans les rues pour un concert déambulatoire de Noel, offert aux habitants.


Une autre des expériences marquantes de cette escale, fut quand même la soirée en boite de nuit « on the beach » et la pizza d’after party ! Il faut dire que les cap-verdiens ont la musique dans la peau.. Rémi aura même droit à un cours particulier de danse cap-verdienne au cours de la soirée !


Le père Noël est passé sur une île déserte

Nous décidons de passer Noel sur l’île de Santa Luzia, une île déserte et une réserve naturelle, à 20 milles de Sao Nicolao.

La plupart des équipages rencontrés y sont déjà. Le mouillage est très venté et nous finissons par abandonner l’idée de rejoindre les autres sur la plage pour surveiller la tenue du bateau. Le menu de Noel est parfait : rillettes de thon de Sao Nicolao pour l’apéro, suivi d’une dorade coryphène grillée et d’un risotto courgette puis d’un fondant au chocolat !

Le matin de Noel est un cadeau unique pour tous les deux : vent et plan d’eau parfaits pour sortir les planches à voile et naviguer dans une eau chaude et transparente.


Nous rejoignons Mindelo sans trop traîner pour y déposer Baptiste n°2 qui rentre en France.

Des bords de prêt nous attendent pour passer la pointe nord est de l’île et la contourner par le nord. Les lignes de pêche sont à poste derrière le bateau et les trois garçons sont au taquet.

Une heure après le départ, le moulinet se déroule à toute allure. Brans le bas de combat sur le bateau, il faut rouler le génois et se rembobiner le moulinet pour ramener le poisson. Il paraît énorme. C’est une dorade coryphène, elle est sublime, peut-être 6 ou 7 kgs !

Mais dans la bataille, elle s’est accrochée dans l’échelle de la descente du bateau..Et elle a réussi à décrocher l’hameçon. Immense déception des troupes, qui s’imaginaient déjà à quelle sauce la cuisiner. Nous ferons encore chou blanc donc, sur cette ultime traversée avant la prochaine grande vers les Antilles.

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